1 salarié sur 3 souhaite devenir freelance
Les salariés sont de plus en plus saisis par de nouvelles aspirations professionnelles : se sentir bien au travail, développer son indépendance ou encore s’orienter vers de nouveaux choix de carrière. Quitter le salariat pour le freelancing est l’un d’entre eux. Certes, ce n’est pas un statut suffisamment accessible pour tous mais les moyens se sont multipliés ces dernières années pour que chacun soit bien accompagné dans cette nouvelle aventure. Mais est-ce l’unique solution pour répondre à leurs ambitions professionnelles ? Découvrons ce qui se cache réellement derrière cette vague de créations d’entreprise.
Qu’est-ce que l’épanouissement au travail ?
C’est bien la question que se posent le plus les nouvelles générations de travailleurs mais les seniors n’y échappent pas et s’autorisent davantage à se remettre en question. Globalement, les salariés ont une conscience différente de leurs choix professionnels à travers des critères qui prennent désormais une place prédominante tels que le bien-être, les conditions de travail en entreprise ou la façon dont ils souhaitent disposer de leurs expertises.
Prendre soin de soi
Alors que la santé mentale devient un sujet RH de plus en plus abordé dans les entreprises, de nombreux salariés se disent insatisfaits au travail. Entre le manque de sens, le bore out, le stress voire d’éventuelles tensions avec la hiérarchie, les salariés ont de plus en plus de difficultés à rester motiver pour effectuer efficacement leurs tâches quotidiennes. Face à l’immobilisme de certaines entreprises, le freelancing est perçu par les talents comme une oasis dans le désert.
Améliorer son cadre de travail
Avec l’évolution croissante de nouvelles pratiques, les entreprises peuvent ne pas avoir suivi le rythme et ne proposent pas toujours les conditions de travail à la pointe des dernières tendances. On pense bien sûr à des pratiques post-covid comme le travail à distance, le full remote ou le digital nomad mais d’autres conditions sont vouées à être améliorées (flexibilité des horaires, augmentation des salaires). Si ces conditions n’ont pas besoin d’être toutes exaucées, tendre vers plus de flexibilité au travail est désormais un prérequis pour beaucoup de salariés.
Mais les entreprises sont-elles prêtes à franchir ce cap et à offrir de meilleures conditions de travail ? Le marché devenu pénurique est déjà un symptôme d’une question restée réponse. Les talents qualifiés ne souhaitent plus courber l’échine mais trouver un mode de travail qui correspond davantage à leurs aspirations.
Choisir un autre statut
Finalement, le salariat n’est peut-être pas un mode de fonctionnement qui correspond à tous. Encore aujourd’hui, ce contrat de travail n’est pas qu’un simple papier mais implique également un mode de travail particulier. Il induit une dépendance hiérarchique, une posture spécifique auprès de l’employeur et un engagement en tant qu’ambassadeur de l’entreprise. Le contrat n’est donc pas une simple modalité mais il est en passe de le devenir.
C’est en tout cas ce qu’amène l’attractivité du statut de freelance. Par la diversité des missions, la pluralité de ses interlocuteurs clients ou encore la gestion de son entreprise, ce statut et mode de vie offre effectivement un cadre de travail qui semble plus dynamique et stimulant que le salariat. L’indépendance sous-entend donc, dans l’esprit de nombre de salarié, une liberté totale pour exercer son expertise, sans les entraves communes du salariat.
Mais dans les faits, ce statut est-il la solution miracle pour ces talents en quête de sens ?
Devenir freelance : la solution miracle pour tous ?
Freelancing ou besoin de changer de job ?
S’il est plus évident d’identifier les dysfonctionnements de son emploi actuel, il n’est pas aisé d’y remédier par des actions concrètes. L’une des solutions, avant même de devenir freelance, serait de changer de job. Cependant, le freelancing est considéré comme la meilleure option pour certains salariés. Mais penser qu’un statut résoudra leurs problématiques personnelles est un leurre. En effet, le freelancing n’est pas non plus dénué de contraintes et soulèvent également des défis qu’il n’est pas toujours simple de relever.
Voici quelques exemples de questions qui peuvent guider la réflexion :
- Quelles sont les missions qui ont du sens pour moi ? Quelles sont celles qui me donnent le sentiment de me réaliser pleinement (connaissez-vous l’exercice de l’ikigai ?) ?
- Quelles sont les avantages sociaux qui sont nécessaires et/ou importants pour moi ? Quels sont ceux dont je peux me passer ?
- Sur la pyramide de Maslow, quels sont mes besoins prioritaires : besoin de sécurité (rémunération élevée, accéder à un niveau de vie supérieur), besoin d’appartenance (rejoindre une équipe qui partage mes valeurs, intégrer un collectif autour d’un projet commun), besoin d’estime (gagner le respect et/ou la reconnaissance d’autrui), besoin d’accomplissement (résoudre des problèmes, rétablir la justice sociale) ?
- Comment ai-je envie de me sentir dans mon travail ? Quelles sont les sensations que j’ai envie de vivre et ressentir en majorité (être entendu, considéré, ressentir de la joie ou de l’excitation pour la réussite d’un projet..) ?
La responsabilité de se réaliser soi-même
Si les entreprises se doivent de contribuer à l’amélioration des conditions de travail et des avantages sociaux, elles ne pourront que difficilement satisfaire l’ensemble des besoins de leurs collaborateurs. Chaque talent doit effectivement prendre la responsabilité de ses désirs et de ses ambitions professionnels pour répondre à ses aspirations profondes.
Par exemple, le 100% télétravail est une solution pour les introvertis, pour ceux qui voyagent, ceux qui souhaitent limiter leur temps dans les transports, ceux qui ont des métiers entièrement digitaux ou encore ceux qui n’ont pas besoin du contact quotidien d’une équipe. Mais si ce fonctionnement est idéal pour quelques uns, il ne sera pas adapté pour d’autres.
Devenir freelance peut être une réponse pour ceux qui ont besoin d’indépendance ou souhaitent explorer de nouvelles formes de travail. Mais ce statut n’est pas la solution pour tous les salariés qui rencontrent des difficultés dans leur poste. Il est bien évidemment possible d’apprécier le salariat mais pour cela, il convient de trouver un environnement de travail adapté à ses besoins. Cela peut, par exemple, se réaliser si l’on rejoint une entreprise respectueuse des horaires de ses salariés, qui proposent quelques jours de télétravail par semaine et/ou qui met un point d’honneur au management bienveillant.