Témoignage : freelancing et vacances selon Arnaud Stephan

Arnaud Stephan (A.S) est un talent de la communauté Beager. Après plus de 10 ans de salariat en cabinet de conseil, c’est en 2018 qu’il se lance en indépendant dans le consulting en management. En parallèle, il lance sa propre entreprise : une expérience immersive entre coaching et consulting qui permet aux entrepreneurs de détecter rapidement les forces et les faiblesses de leurs projets. S’il est d’abord Breton, c’est à Annecy que l’entrepreneur décide de résider, ce qui n’empêche pas de nombreux déplacements liés à ses activités (à travers la France, en Suisse, en Finlande….). Pour Beager, Arnaud Stephan évoque son rapport aux vacances en tant que talent indépendant.

Interview Arnaud Stephan

BEAGER : Comment organisez-vous votre temps au quotidien ? Vous autorisez-vous des moments de déconnexion ou bien êtes-vous plutôt du genre à ne pas compter vos heures ?

A.S : En plus de mon activité de consulting en indépendant, je suis à la tête d’une société. J’ai la chance de pouvoir faire ce que j’aime donc je ne ressens pas nécessairement le besoin de déconnecter. De plus, j’habite à Annecy, un endroit dont j’admire quotidiennement les beaux paysages à chaque moment de pause. Tous ces facteurs réunis participent sans doute à ce que je ne prenne pas énormément de vacances.

BEAGER : D’après vous y a-t-il une différence entre prendre des vacances en tant que travailleur indépendant, et prendre des vacances en tant que salarié ? Arrivez-vous vous même à partir en vacances ?

A.S : En tant que salarié les vacances existent d’office. En tant qu’indépendant elles deviennent une possibilité qu’on décide ou non de s’octroyer. Il s’agit d’un temps qu’on décide volontairement de ne pas facturer pour ne le dédier qu’à soi. Pour nous, les indépendants, la question est de savoir si l’état de notre activité nous permet de partir en vacances. C’est donc ainsi que j’opère. Je pars en vacances lorsque mes activités le permettent, aussi bien sur le plan financier, que commercial.

BEAGER : Quelle est généralement la durée de vos vacances, et comment vous organisez-vous en amont pour que ça ne perturbe pas vos activités ?

A.S : L’an dernier, j’ai pris 2 ou 3 semaines de congés. Mais pour l’anecdote, je suis allé rendre visite à une amie au Canada il y a quelques années. Sur place, j’ai plus ou moins été “obligé” de déconnecter. Avec le décalage horaire, il m’était compliqué de planifier mes journées d’après le rythme des clients (en France ou en Suisse). J’ai donc mis de côté le consulting pour me focaliser sur le moment présent. Fort de cette expérience, je dirais qu’en tant que freelance, il vaut mieux bien s’informer sur une destination. Quel est le fuseau horaire ? La connexion internet est-elle bonne sur place ? Personnellement, j’aime être en mesure de pouvoir suivre ce qu’il se passe au niveau de mon activité, que j’ai pris des congés ou non.

BEAGER : Sur place êtes-vous de ceux qui parviennent à laisser le travail derrière eux, ou vous arrive-t-il de fouiller vos mails (voire parfois y répondre) ?

A.S : Comme je le disais, j’aime garder un oeil sur mes activités. Ceci dit, je pense qu’éteindre les appareils électroniques et ne plus répondre aux messages reste la meilleure technique à appliquer pour ceux qui souhaitent profiter pleinement d’un séjour vacancier.

BEAGER : Le mode de vie des digital nomades est réputé pour être la parfaite combinaison entre une vie de travail et une vie de vacances. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà envisagé de vivre ainsi ?

A.S : De nos jours, le bureau n’est pas forcément chez soi, et ce n’est pas forcément “au travail” non plus. En 2020, j’animais le programme Transforming Early Makers autour du Future of Work pour l’EM Lyon (école de commerce). À cette occasion j'avais fait intervenir la Suédoise Sofia Lindman sur la nomadisation du travail et les changements de notre perception vis à vis des distances Home / Work, Home / Office et Office / Work. Elle-même est une digital nomade spécialisée en content strategy qui donne des conférences Ted X… Le sujet est passionnant, on retrouve beaucoup d’études qui traitent des travailleurs nomades, et c’est normal parce qu’au fil du temps, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Je comprends qu’il s’agisse d’un modèle séduisant pour beaucoup, mais pour ma part, je me sens bien à Annecy. Je l’évoquais précédemment, mais travailler entouré de montagnes, c’est déjà peu commun. C’est aussi pour ça que je me suis installé là. Je préfère choisir où je vis pour mon plaisir, et si nécessaire me rendre à un lieu de travail.

BEAGER : Quels sont vos conseils pour les indépendants qui souhaitent partir en vacances et en profiter réellement ?

A.S : Se faire plaisir est important. Ceci dit, je pense qu’il faut rester vigilant sur ses besoins financiers pour profiter au maximum de vraies bonnes vacances..

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